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29 octobre 2016

Le Serpent espionne Adam pour le compte de Satan

 

     Salut à tous les amis ! Vous qui aimez visiter mon blog,  j'ai le grand plaisir de vous livrer un extrait de mon roman, Satan contre Adam : le conte de l'ange déchu et de l'homme élu.

   Adam habita le Paradis. Il y entama une vie joyeuse. Tout dans ce jardin lui procurait un bonheur immense. Cette senteur agréable qui régnait partout, tout son être s'en délectait passionnément.

lwjas0083 serpent arbre  Cette fraîcheur bienfaisante, tout son corps s’en abreuvait intensément. Les fruits délicieux, il ne se lassait jamais de les déguster. Les boissons exquises qui coulaient dans les rivières, il les savourait de tout temps. Son cœur débordait de joie et de bonheur. Il chantait à tout bout de champ. Tous les fruits des arbres pendaient à portée de ses mains. Et s’il lui arrivait de désirer un fruit qui se situait assez haut, hors de portée de ses mains, c’était la branche elle-même qui s’inclinait vers lui, et il n’avait plus qu’à décrocher ce fruit.

      Dans un univers pareil, où les jouissances assaillaient leur hôte de tous côtés et où tout faisait l’objet d’une passion ardente, le poids de la solitude ne pouvait s’y faire ressentir. Seul dans son Paradis, Adam y savourait le bonheur intense d’un homme qui vivait au milieu des membres de sa famille et de ses amis. Il n’était d’ailleurs pas si seul que cela. Car, il avait un ami : Le Serpent, qui lui rendait  souvent visite. Ils restaient de longues heures ensemble, se promenant et bavardant à travers les allées du jardin.

   -Que penses-tu, Adam, de l’Existence ? Demanda un jour le Serpent à l’homme.

   -Mon ami Serpent, l’Existence, c’est le plus grand don que  Dieu a fait à ses créatures. Être libéré des étreintes de l’Inexistence, hériter de la vie, pouvoir sentir, voir, entendre et ressentir les agréables sensations, aller et venir en toute liberté, manger et boire avec passion, déguster et savourer à souhait, faire tout ce que l’on désire, connaître la joie et le bonheur, jamais nous ne pourrons remercier assez notre Seigneur de nous avoir offert un cadeau aussi merveilleux. Exister, quel immense bienfait ! Ô Serpent, je me sens si heureux de savourer ce merveilleux délice qu’est la vie. A la seule pensée que je pourrais perdre un jour cette précieuse vie et sombrer de nouveau dans les profondeurs de l’Inexistence, une grande frayeur m’envahit.

    -Mais qu’as-tu donc à craindre la Mort, Adam ? Ici, on ne meurt jamais. La vie est éternelle au Paradis.

    -Tu as raison, la Mort n’existe pas ici. Mais mon seigneur m’a parlé d’un monde qu’IL a créé et dans lequel la Mort existe et frappe chaque jour un grand nombre de créatures.

   -Dis-tu vrai ? S’écria le Serpent d’une voix angoissée. Mais quel est ce monde horrible, et quelles sont ces malheureuses créatures qui l’habitent ? Je ne souhaiterai jamais être à leur place.

   -Mon Seigneur a appelé ce monde : La Terre ! Et depuis, chaque fois que ce nom me revient à l’esprit, je frissonne de terreur en pensant à cette mort qui arrache la vie à des créatures qui retournent sur le champ dans le Néant.

   -Ah, Adam ! Ne me parle plus de cette abominable affaire ! Oublions ça et parlons de choses gaies ! Tiens, le Paradis, par exemple. Parlons-en ! Dis-moi donc comment tu le trouves, ce Paradis !

   -C’est la meilleure résidence qui pouvait être offerte à une créature avide de jouissances et de passion. On y mène une vie merveilleuse qui n’est faite que de joie et de bonheur. Ici, tout sent bon ! Ici, tout procure des sensations agréables ! Ici, tout renferme des saveurs délicieuses ! Ici, tout produit des sons envoûtants ! Le Paradis, ami Serpent, c’est le royaume de l’Excellence. Et on y respire une paix et une sécurité qui n’existe, j’en suis convaincu, nulle part ailleurs. Voilà un climat diamétralement opposé à celui qui règne sur la Terre.

     -Ah ! fit le Serpent. Tu as donc acquis des connaissances sur les conditions de vie qui règnent sur cette Terre ?

     -Mon Seigneur m’en a beaucoup fait savoir sur la Terre. C’est un monde totalement différent du Paradis. Le climat y est atroce. Il s’y instaure des périodes de chaleur intenable qui rendent la vie infernale à toutes les créatures, ainsi que des saisons de froid atroce qui provoquent beaucoup de morts. Des maladies et des épidémies de toutes sortes assailliront  les populations, et les morts seront si nombreux qu’on ne saura pas les compter. Et ne me parle pas de ces terribles montagnes appelées « volcans » qui vomissent un déluge de feu. Il y a aussi ces vents ravageurs...

   -Ô Adam, arrête, arrête vite, je ne veux plus en entendre davantage. Il n’existe pas un lieu plus détestable que la Terre. Ah, comme je plains les créatures qui y vivent.

   -N’est-ce pas là une raison de plus pour moi de témoigner toute ma reconnaissance à mon Seigneur pour m’avoir fait habiter dans ce Paradis qui regorge de tout ce qui fait mon bonheur !

    -Tu as parfaitement raison. Mais dis-moi, Adam ! T’es-tu déjà demandé pourquoi notre seigneur tient-IL tant à ce que tu en saches beaucoup sur la Terre ?

   -Quelle question ! S’exclama Adam avec un petit éclat de rire. En tant que créature élue, honorée et élevée au-dessus de tout le monde, ne penses-tu pas que s’il y a ici quelqu’un qui doit détenir le plus de connaissances sur toutes choses, c’est bien moi ? C’est moi l’élu, il faut donc que je sois plus savant que toutes les autres créatures.

    Adam s’immobilisa subitement et sa voix s’étrangla. Les yeux grandement écarquillés, le regard terrorisé, le visage totalement décomposé, il semblait avoir vu la Mort qu’il redoutait tant se dresser devant lui. Le corps figé de la tête aux pieds, il regardait droit devant lui. Le Serpent, très étonné par cette attitude et cette expression de terreur qui couvrait tout le visage de l’homme, braqua son regard vers la direction où devait se trouver l’objet de toutes les frayeurs d’Adam. Mais à sa plus grande surprise, il ne vit rien qui pouvait susciter de la peur. Il n’y avait là qu’une sorte de clairière au milieu duquel trônait un bel arbre.

      Et pourtant, Adam, lui, voyait réellement quelque chose qui lui causait des sueurs froides. Il s’était mis à reculer, le regard toujours fixé vers cette clairière, cette expression de grande terreur toujours collée sur son visage. Puis, tout d’un coup, il se retourna et détala à toute jambe. Le Serpent se jeta sur ses traces, ne comprenant encore rien de ce qui se passait. Ce n’est que lorsqu’Adam s’arrêta dans une zone très éloignée de la clairière qu’il put le rejoindre et lui parler :

   -Qu’as-tu, Adam ? Qu’as-tu vu qui puisse te causer une si grande frayeur ? J’ai beau cherché du regard, je n’ai vu qu’une clairière rayonnante de lumière, et un bel arbre en son milieu.

Adam, encore sous les effets de la terreur, ne put que bredouiller des mots incompréhensibles :

   -L’arbre…l’arbre,…cet arbre !

   -Quoi, cet arbre ? Demanda le Serpent. As-tu oublié, Adam, que tu te trouves au Paradis, le lieu le plus sûr et le plus sécurisé ? Le danger est banni de ce monde. Tu n’y rencontreras jamais quelque chose qui puisse faire du mal ou causer du tort à quelqu’un.

 Adam retrouva bientôt tout son calme et put enfin parler.

   -Ami Serpent, dit-il, sache que rien n’est capable de susciter de la terreur en moi, excepté ce qui peut m’attirer les foudres de la colère Divine. Chaque fois que tu me verras terrorisé, sois certain qu’il vient de se dresser devant moi quelque chose qui peut m’inciter à violer une recommandation de mon Seigneur.

   -Aurais-tu alors vu,  là-bas, une chose capable de te pousser à violer une recommandation du Maître ?

   -Oui, ami Serpent. Cette chose se dressait là, devant moi, toute menaçante.

  -Mais comment est-ce possible ? S’étonna le Serpent. Il n’y avait en face de nous que cette clairière et cet arbre !

   -Cet arbre-là, le voilà le danger ! C’est lui, et lui seul, qui m’a collé cette grande frousse.

   - Adam, éclaire donc ma lanterne ! Dis-moi comment cet arbre peut-il t’inciter à violer une recommandation de ton Seigneur ! Je le trouve plutôt superbe et ses fruits me paraissent les plus délicieux de tous les fruits du Paradis.

   -Cet arbre-là, ami Serpent, il n’est point pareil aux autres arbres de ce jardin. Je l’ai baptisé l’Arbre Interdit !

   -L’Arbre Interdit ! Pourquoi un nom pareil ?

   -Ami Serpent, quand mon seigneur  m’a installé dans ce jardin d’Eden, Il m’a permis de manger aux fruits de tous les arbres, sauf à  ceux de l’arbre qui se dresse au centre de cette clairière. IL m’a défendu de goûter aux fruits de cet arbre. IL m’a interdit de m’approcher de cet arbre afin que je ne subisse pas les emprises de la tentation.

   Cette nouvelle sembla intéresser au plus haut point le Serpent. Tout son être vibrait de curiosité et d’impatience pour en savoir davantage.

   -Et que se passera-t-il, Adam, si tu commettais l’erreur de goûter à un fruit de cet arbre ? Demanda-t-il en bavant de curiosité.

   -Mon seigneur m’a mis en garde en des termes très clairs : Si jamais je Lui désobéissais en mangeant à un fruit de l’Arbre Interdit, je commettrais un grave délit et sa colère s’abattra sur moi. IL me chassera du Paradis et éloignera Sa Miséricorde de moi.

  Un puissant rayonnement illumina alors les yeux du Serpent qui murmura : « Voilà une information qui va intéresser mon ami Satan ».

    Adam n’avait rien perçu de ce rayonnement. Et même s’il l’avait décelé, il ne pourrait jamais en deviner la nature. Prenant le Serpent comme son meilleur ami, il était loin de se douter que cet animal ne venait le voir que pour l’espionner pour le compte de Satan.

      Oui, le Serpent était un espion à la solde du diable. Satan n’avait trouvé que cette alternative pour pouvoir approcher son ennemi. Il lui fallait connaître les forces et les faiblesses d’Adam pour savoir par quel bout le manier et vers quel côté le faire basculer pour l’étaler à plate couture sur le sol.

    Depuis qu’il avait été maudit et banni du cercle des nobles, Satan ne pouvait plus avoir accès au paradis qui était cerné  par des anges armés jusqu’aux dents. Il avait donc dû recourir aux services de son ami serpent qui accepta, volontiers, de lui offrir son aide.

    Ce jour-là donc, le Serpent était convaincu qu’il détenait l’information-clé qui allait placer Satan en position de force dans ce combat qu’il menait contre l’homme, son ennemi juré. Il était si pressé de retourner chez son ami pour lui rapporter ce merveilleux cadeau qu’il n’écoutait plus Adam qui, pourtant, parlait toujours :

   -Jamais je ne m’approcherai de cet arbre, disait l’homme. Je le fuirai toujours. Je souhaite ne plus me retrouver devant cette clairière. Quant aux fruits de cet arbre, fasse Dieu qu’ils ne m’inspirent jamais le moindre désir.

   -Excuse-moi, Adam, je viens de me souvenir d’une commission que je dois honorer dans les plus brefs délais. Il faut que je rentre tout de suite.

    Il planta là Adam et s’éclipsa. Il quitta en un éclair le royaume du Paradis et fusa vers le refuge du diable. Il était maintenant certain que sa mission était terminée et que le reste du travail revenait à Satan.

 

 

 

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